Histoire de la ville
Extraits du livre "Auboué mon pays" par Paul Viard
AUBOUE EN 1832
Un plan du village d'AUBOUE de décembre 1832 permet de recenser entre 50 à 60 maisons d'habitations, remises, granges et écuries, et en majeure partie groupées de chaque côté des deux rives de l'Orne, près de l'îlot rue des ponts (actuellement rue des martyrs sur lequel on remarque qu'il n'y a aucune construction.
Ce nombre peu élevé d'habitations reflète bien la population de l'époque. En 1810 : 288 habitants et en 1836 : 347.
Notons que la rivière l'Orne est indiquée Ornes avec un "S". Ce plan nous permet aussi d'affirmer qu'en 1832 l'église de Coinville existait bien et que celle d'Auboué n'était pas encore édifiée. Par contre, en annotation sur ce plan, il est fait mention de deux portions de terrain, des consorts Barthélemy et Humbert, destinées à l'assiette de la nouvelle église.
LES RUES ET CHEMINS
La rue de Metz (actuellement RN 43) est indiquée "Route de Metz à Briey", laquelle route emprunte la rue de l'Eglise et se dirige vers Moutiers Haut, via les terrains sur lesquels furent construites les cités dites du "Tunnel". Le tracé de la RN 43 (avant RN 381) que nous connaissons vers Moutiers Bas n'existait pas, mis à part un chemin partant de la place Charon (actuellement Place Lebrun) pour se diriger vers le Moulin et vers le bois de la Sarre (actuellement rue de la Gare).
L'autre route principale venant de Homécourt vers Coinville se dénommait "route de Thionville à Etain", quoique le tracé dans cette côte de Coinville soit indiqué sur ce plan "chemin" tout comme celui de Batilly, d'une part, et de Moineville d'autre part.
LES COURS D'EAU
A part l'Orne et le Woigot, on distingue le ruisseau dit "Ste Marie" se jetant dans l'Orne, mais contrairement à ce que nous connaissons, il n'est pas recouvert sous l'ancienne poste, ce bâtiment n'existant pas en 1832. Par contre un petit pont ou une passerelle existe sur ce plan, permettant le passage des habitants et voyageurs.
Le cours de la rivière l'Orne est des plus tranquilles (sauf lors des inondations !), la pente étant presque nulle. Les alluvions déposées par les eaux consistent en galet calcaire, on y voit peu de vase. Les rives, depuis un temps immémorial, ont sensiblement conservé la même direction. Les inondations extraordinaires de 1824 n'ont pas changé la direction du lit de la rivière.
Nous relevons, dans cette analyse des écoliers, que le "ruisseau de BRIEY" c'est à dire "Le WOIGOT " était "un torrent". Pourtant en temps normal, mais les élèves de M. MARLIER nous disent que son cours, pour peu qu'il "tombe" un orage dans la région, prend une allure torrentueuse, malgré les courbes nombreuses qu'il présente. Les alluvions qu'il transporte sont déposées dans l'Orne, en majeure partie. La pente du WOIGOT est assez forte pour débarasser les rives des ensablements qui pourraient s'y produire. Elle a été utilisée pour l'établissement d'un moulin à AUBOUE.
Quand au torrent (toujours ainsi désigné) de Géranaux, à sec pendant la plus grande partie de l'année, il amène dans l'Orne, en aval près du pont, l'excédent des eaux de St Ail et Batilly.
PARTICULARITES DES AUBOUESIENS DE L'EPOQUE
"En général, les habitants sont bien constitués, d'une taille au dessus de la moyenne. Ils ont pour la plupart le tempérament nervo-sanguin, le teint pâle, brun ou légèrement coloré.
On y voit peu ou point de scrofuleux, rachitiques et autres sujets indiquant une dégénérescence de sang. La santé générale est donc des plus satisfaisantes. Comme conséquence et étant donné la nature de leur tempérament, les habitants sont gais, spirituels quand ils essaient de copier le genre un peu faubourien de BRIEY. Avant la malheureuse guerre de 1870, la jeunesse organisait de nombreux bals dans la localité.
Maintenant si ce n'est à la fête patronale ou le 14 juillet, les jeunes dansent rarement. Il en est de même des travestissements du mardi-gras et de la coutune de "humer" les jeunes filles dans les premiers jours de mai, ces restes d'un autre âge s'en vont. On compte environ annuellement 250 jours scolaires pour l'école mixte, 82 élèves inscrits (dont 48 garçons et 34 filles) et 75 présences".
AUBOUE VILLAGE et VILLE INDUSTRIELLE - EVOLUTION de ses MUNICIPALITES (1900 à 1914)
A la fin du XIXème sièvle, la vie communale d'AUBOUE, alors modeste village du pays de Briey, avec sa centaine d'électeurs, était en fait aux mains d'une dizaine de familles d'agriculteurs et d'artisans. Chacune avait un représentant au Conseil Municipal, celui-ci comportant 10 membres ; Souvent, un fils ou un gendre succédait à un père ou à un beau père. Ce collège d'"élus par hérédité", et souvent par cooptation, gérait à la Mairie des intérêts qui coïncidaient avec ceux de leurs familles ou ceux indivis de la commune.
C'est grâce à une étude de Louis KÔLL et à nos recherches parmi les délibérations des Conseils Municipaux locaux que nous pouvons mieux connaître les municipalités de ces époques, abstractions faite de toute idéologies politiques ou confessionnelles attribuées à chacun.
De 1900 à 1914, trois Maires ont présidé aux destinées communales.
TRANSLATION DE L'EGLISE
Il y a encore dix ans, il était difficile de connaître la date de construction de l'église paroissiale de la localité. En effet, les archives consultées permettaient de fixer à l'an 1834 l'achèvement des travaux, mais un bulletin paroissial mentionnait une cérémonie du centenaire de la translation de l'église en octobre 1930. Il fallait en déduire qu'elle fut consacrée au culte catholique en 1830. Or, en effectuant encore des recherchers, on peut dire maintenant que la date annoncée de 1834 était la bonne (ou peut être 1835), sans pouvoir toutefois préciser une date exacte.
L'EGLISE DE COINVILLE
C'était l'Abbaye des dames de Ste Glossinde (nom de la pieuse fille du duc austrasient WINTRION), qui, par "patente" de Louis le Débonnaire, possédait le domaine de Coinville (Cornitisvilla) qui constituait en une ferme, terrains attenants et une église, déjà dédiée à St Jean Le Baptiste. Cette église antique était à l'emplacement de l'actuel "ancien" cimetière, face à l'entrée de la ferme. Elle existait déjà en l'an 821, fut démolie en 1752 et remplacée par une église abbatiale bénite en 1758, puis réédifiée en 1769 (son ancienne tour peu élevée servant de clocher fut recouverte d'une toiture à deux pans). Elle disparut définitivement en 1834 et son emplacement fut alors réservé à l'agrandissement du cimetière.
Sa disparition est prouvée, entre autre, par la liste de ses servants qui va de 1297 pour s'achever en 1834, alors que celle convernant les curés de l'Eglise actuelle débute en 1835.
AUBOUE EX CITE INDUSTRIELLE... AU FIL DE SA DEMOGRAPHIE
Auboué, comme la plupart des localités du Pays-Haut, est passé, grâce aux mines de fet et leurs usines sidérurgiques, du stade du village à celui de cité industrielle par excellence. Puis à partir de la récession économique, vers les années 1968-1970, à celui de petite cité dortoir, faute d'activités industrielles et commerçantes. Allons-nous revenir à la case départ ? Certainement pas, mais la pente s'infléchit encore. Y aura-t-il marasme ou sursaut, voire reprise ? La décennie prochaine nous apportera peut-être la réponse.
Les différents recensements de la population d'Auboué, depuis le début du siècle dernier, démontrent bien l'essor du village d'alors vers une petite ville moyenne aux alentours des années 1911 et une population peu variable en nombre jusqu'en 1968. Mais ensuite, à partir de 1970, c'est le déclin qui s'amorce et continue jusque vers 1999 dernier recensement à jour.
En 1801, Auboué-village comptait 311 habitants et n'avait pas beaucoup évolué jusqu'en 1872 (414 habitants), la population, alors rurale, passait en 1836 à 347 habitants, en 1851 à 394 et en 1861 à 383. De 1876 à 1891, une légère hausse avec 428 et 423 habitants.
C'est en 1892-93, grâce aux travaux de creusement du premier puits de la mine de la Société de Pont-à-Mousson, que la localité va débuter son ascension démographique pour parvenir à une augmentation de 239 personnes (662 en 1901).
En cinq années, de 662 âmes on passe à 2100 en 1906 et 2500 en 1907 grâce à la mise en service de l'usine, puis 4388 en 1911. La guerre 14-18 et le rapatriement d'étrangers dans leur pays d'origine et l'évacuation de Français dans le midi de la France, font baisser le chiffre de la population (on ne peut donner même un chiffre approximatif, les recensements étant supprimés). En 1921 (4003 habitants), la reprise se fait, 1926 : 5022, 1931 : 5271 (chiffre culminant et jamais plus atteint depuis), 1936 : 4369, 1946 : 4110, 1954 : 4651, 1962 : 5088, 1968 : 5040 et puis c'est la descente en 1975 : 4321 et une lourde perte de 14,50% en 1982 (3694). En 1999 : 2807.